Certes, le montant de la TIPP sur le prix des carburants est
assez important. Mais cette mesure va semble-t-il coûter à l’état (et donc à
nous qui payons des impôts) plusieurs centaines de millions d’euros, pour une
baisse d’environ 3 centimes par litres, dirait-on.
Les compagnies pétrolières, trop contentes de
l’aubaine, ont annoncé en grande pompe (ahah) qu’elles « participeraient à
l’effort en faveur du pouvoir d’achat », en permettant une baisse
supplémentaire de 2 à 3 centimes. Quel altruisme, quel admirable désintéressement…
A l’heure où l’on sait très bien que le pétrole est une
ressource non renouvelable, en voie de disparition et pourtant de plus en plus
surexploitée, comme tant d’autres, l’état propose donc d’encourager les gens à
continuer à en consommer, à accélérer la pénurie à terme et à polluer un peu
plus. BRAVO pour la vision responsable à long terme.
Bien sûr, l’objectif est ici la tenue (partielle, car on
parlait à l’époque de 10 centimes plutôt que de 3 centimes) des promesses
électorales, et la satisfaction à court terme du français moyen (Et encore, vu
le montant de la baisse, ça frôle le ridicule).
Le vrai problème est que celui-ci ne voit pas, il faut bien le
reconnaitre à la décharge du gouvernement, plus loin que le bout de son nez. Et
en plus commence déjà à s’impatienter : pourquoi ma vie n’a-t-elle pas
changé depuis les 3 mois que François Hollande est élu ??? Il parait que
60% des français sont déjà mécontents ? Mais à quoi rêvaient-ils ?N’aurait-il pas fallu employer cet argent de manière plus intelligente : investissements dans les transports en commun dans les communes qui en sont équipées par exemple, crédit pour la recherche sur les énergies de substitution ou les moteurs fonctionnant avec d’autres technologies moins polluantes.
L’état peut jouer le rôle de tampon dans l’évolution de l’offre et de la demande, mais quand cela a du sens et est envisageable à long terme. Ici on ne fait que retarder (mais d’un autre côté accélérer) l’inévitable. Or il faut dès maintenant commencer à s’investir plus dans des solutions alternatives. Mais nous attendrons d’être au pied du mur : trop tard : ce sera une vraie crise. Et c’est vrai partout dans le monde, pas qu’en France.
Encore, ici, nous ne parlons que du pétrole. C’est plus
grave lorsque l’on pense à l’eau potable (surexploitée de manière inconsidérée
par nos agriculteurs), à la pêche, et à toutes ces ressources qui se tarissent,
à ces espèces qui disparaissent années après années sans pour autant que les
manières de faire ne changent. Au contraire : le plus important, c’est la
rentabilité, c’est le pouvoir d’achat, c’est de pouvoir continuer à consommer
tout son saoûl…et d’avoir de nouvelles primes pour le faire, si possible. Le
plus dommage, c’est qu’une vision responsable à long terme n’est pas forcement
incompatible avec tout cela.
Autre volet stupide
et aberrant : le diesel continue à être favorisé par rapport à
l’essence : que ce soit sur les primes à l’achat, basées uniquement sur le
taux de CO2, ou à la pompe, où le TIPP qui représente près de 45% du prix de
l’essence, et ne représente « que » 36.5% sur le diesel.
Pourtant, on sait et cela depuis de nombreuses années, que
le diesel est en fait bien plus nocif que l’essence. Un vrai problème de santé
publique qui, probablement, ressurgira un jour et fera scandale. Et pourtant,
rien à faire, les gouvernements (de gauche ou de droite) continuent à favoriser
le diesel. Que de bon sens, que de réflexion…Il faut absolument plus taxer le
diesel, de manière progressive, et communiquer sur sa nocivité. C’est ce que
devrait faire le gouvernement. Et là encore, investir cet argent dans la
recherche et le développement de solutions alternatives.Soit dit en passant, les marges de raffinages étant beaucoup plus élevées sur le diesel, nous en revenons encore une fois à l’influence des lobbies (ici pétroliers) et sur les vrais raisons qui font que certaines décisions sont prises : l’intérêt à long terme du pays ne prime pas forcement sur le pouvoir et l’argent. Nos dirigeants, malheureusement, n’échappent pas à cette règle ce qui est fort dommage là où la règle inverse devrait être respectée.
Tout cela nous rassure vraiment sur le bien fondé et la
vision responsable et à long terme des décisions prises par nos
gouvernements. Si c’est pareil dans tous les domaines que dans
celui-ci, on est bien partis…
Bon, arrêtons pour aujourd’hui cette leçon d’optimisme,
cessons de nous demander où l’on en sera dans 10 ans, et profitons de l’instant
présent…
En parlant d'énergie renouvelable, j'ai vu l'autre jour un reportage édifiant sur le pétrole de schiste. Je savais que ça existait en version gaz, et heureusement (mais pour combien de temps???) encore interdit en France.
RépondreSupprimerPar contre, je ne connaissais pas la version pétrole. Les américains sont en train de s'engouffrer dans cet Eldorado. des nouvelles villes, de nouvelles fortunes se construisent, et les voilà à rêver d'indépendance énergétique, et prêt et aspirer la moindre goutte restante dans la terre, quitte à tout dévaster et polluer avec des produit chimiques et à réduire en bouillie les sous-sols...
Quelle indépendance énergétique ? Pour combien de temps ? Quand va-t-on enfin comprendre qu'il faut passer à autre chose, et y réfléchir dès maintenant.